ARTICLE : Design et textile, de l'intelligent au vivant

Bureau et outils de création textile

Des vêtements vivants

"L’idée ne réglera pas le problème de la surproduction textile, mais pourrait contribuer à dépolluer nos villes. Lors de la Fashion Week de Paris, la marque DS Automobiles a dévoilé une ligne de vêtements minimaliste en collaboration avec le label de mode émergeant EGONlab et le studio de recherche et de design londonien Post Carbon Lab.

La collection de quatre vêtements – un bombers, un trench-coat et deux t-shirts – se veut plus durable : elle a été conçue à l’aide d’un revêtement photosynthétique aux algues capable d’absorber le dioxyde de carbone et de rejeter de l’oxygène. La couche d’algues, apposée sur le textile, est composée d’ingrédients naturels, notamment de nutriments dérivés de plantes, de levures, de minéraux et d’eau.

Le processus vise à reproduire ce que la nature fait déjà mais sur les textiles, explique le studio Post Carbon Lab à Dezeen. Quant au processus de revêtement, il a pris entre sept et dix semaines", le temps (pour les quatre vêtements) d’absorber l’équivalent d’1,45 kilogramme de CO², soit une valeur comparable à ce qu’un chêne de 6 ans capturerait en l’espace de six mois. Composés de micro-organismes, les vêtements doivent être entretenus à la main avec un détergent à pH neutre. Comme une plante, ils doivent prendre le soleil et être « brumisés » régulièrement car la quantité de carbone capturé dépend de la santé des algues.

De quoi changer radicalement notre rapport à la mode et penser nos habitudes quotidiennes au rythme de la nature."

Retrouvez l'article complet ici : https://www.20minutes.fr/arts-stars/mode/3011291-20210402-mode-vetements-absorbent-co-grace-revetement-base-algues

Un textile intelligent

Autre exemple avec Grado Zero Innovation, une entreprise italienne qui travaille à de multiples recherches sur les matériaux dont les textiles. "Les alliages à mémoire de forme se caractérisent par leur extraordinaire capacité à récupérer toute forme préprogrammée, lorsqu’on les soumet à certaines températures de chauffe. Le Nitinol, en particulier, est le nom d'un alliage léger ayant une teneur en titane de 45%. Jusqu'à aujourd'hui, il a été utilisé dans des secteurs avancés comme l'aérospatial et, récemment, dans des applications médicales". À travers le programme de transfert de technologie de l'ESA, Grado Zero a transféré ces connaissances dans des secteurs traditionnels dont des applications textiles. Les équipes ont utilisé des alliages à mémoire de forme pour obtenir un tissu utilisé pour la fabrication d'une chemise à manches longues. Les manchons peuvent être programmés pour se raccourcir immédiatement lorsque la température ambiante se réchauffe. La chemise peut être vissée, plissée et froissée, puis, juste par un flux d'air chaud (même un sèche-cheveux), elle peut revenir automatiquement à sa forme initiale. Le nom "Oricalco" a été associé au tissu Oricalco obtenu par Grado Zero et utilisé pour fabriquer la première chemise à mémoire de forme. Par ailleurs, l’entreprise a poursuivi son étude sur les matériaux à mémoire de forme et sur d'autres types d'alliages Ni-Ti accumulant une grande expérience dans la fabrication de différents types de textiles intelligents. Dans certains cas, il a été possible d'optimiser les processus de fabrication pour une production en série.

Démonstration en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=_oGQz-eSIOQ

Un textile résistant et flexible

Designers mode et textiles de métier, deux créatrices se sont lancées en 2014 dans la conception de chaînes antivols vélo à base de textile, robustes et flexibles avec les antivols Tex-Lock. Leur particularité : l’utilisation de fibres textiles de haute technologie, rendant l’antivol flexible, résistant et design. 

Toujours en quête d’innovation, la marque se lance depuis peu dans la production de vêtements de pluie fonctionnels et reçoit le titre Culture and Creative Pilots Germany en 2020.

Retrouvez l'article complet : L'antivol résistant et flexible en textile par Tex-Lock (citycle.com)

 

Un textile antibactérien

Jeanne Raynaud et Corentin Vercoor, étudiants à l'Université de technologie de Compiègne (Oise), ont terminé finalistes lors du James Dyson Award France pour leur invention. 

"Améliorer le quotidien du personnel médical : c’est le but du projet Slive. Imaginé par deux étudiants, il s’agit de manches antibactériennes, à enfiler sur les bras, de l’épaule au bas du coude. Elles permettent d’une part de réchauffer les soignants et d’autre part de lutter contre les infections nosocomiales. C’est en présentant ce projet, que les deux camarades ont été finalistes nationaux du James Dyson Award 2021, un concours qui récompense les meilleures innovations étudiantes dans le design industriel." Grâce aux matériaux utilisés et à sa forme, la manche Slive empêche les germes de s’accrocher, s’adapte aux morphologies et "se retire, s’enfile et se plie rapidement".

Grâce à l’intérêt du personnel soignant et à l’avis positif du jury, qui estime que cette invention est viable, les étudiants envisagent désormais de porter leur projet au niveau international. Pour cela, le prototype Slive doit d’abord être testé en collaboration avec le personnel médical."

Source : Deux étudiants de Compiègne inventent des manches antibactériennes pour les soignants | Actu Oise

Un fil à partir de cheveux et de laine

"Une jeune designeuse toulousaine recycle et tricote les cheveux pour en faire des vêtements. Camille Routélous a réussi à créer un fil à partir de cheveux et de laine, qui lui permet ainsi de recycler cette matière naturelle vouée à partir à l’incinérateur.

Depuis plusieurs années, cette ancienne étudiante de l’Institut supérieur des arts et du design travaillait sur cette matière, que ce soit son aspect identitaire ou son utilisation. Progressivement, ses connaissances sur le sujet se sont étoffées, notamment sur ses caractéristiques techniques, que ce soit son aspect biodégradable, isolant ou encore respirant. Certes, il est déjà récupéré pour en faire des perruques ou comme engrais naturel. Mais cette utilisation est marginale au regard des 3.000 à 4.000 tonnes qui sont ramassés chaque année sur le sol des salons de coiffure.

Camille, elle, voulait trouver une solution alternative à l’industrie de la mode, surconsommatrice et "ultra-polluante". 

Valoriser le savoir-faire local : Elle s’est lancée en 2020 dans la conception d’un fil innovant, en consultant un ingénieur mais aussi en se rapprochant de l’Association régionale d’écoconstruction du Sud-Ouest. Au départ, elle a tenté de faire un fil 100 % en cheveux. Mais pour qu’il soit plus résistant, elle l’a associé à de la laine, une autre matière kératinique. Et par n’importe laquelle car cette dernière provient de la filature de Dreuilhe en Ariège. Les ateliers de tissage et tricotage auxquels elle a fait appel pour concevoir ses premiers vêtements sont dans le Tarn, le département dont elle est originaire."

Lire l'article : https://www.20minutes.fr/planete/3216175-20220118-toulouse-jeune-a-recycle-tricote-cheveux-faire-vetements?fbclid=IwAR0fwJwGu3xw8_fwePuH0yjMm4xRQTlzC9xGQ8Kv3c8vmtNjZL-zxQ5VIqo

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